Une rue si tranquille

Après une lecture chaotique, je vais essayer de vous expliquer ce que j'ai apprécié et ce qui m'a déplu dans le roman de Nathalie Michau.

Un extrait

“Un soulagement profond les envahit lorsqu'ils eurent terminé leur sale besogne. L'incident - si on pouvait appeler cela comme ça - était clos, ils ne reviendraient plus dessus. Ils pouvaient donc considérer que rien n'était arrivé. Ils jurèrent de ne plus en reparler. Leur petite vie tranquille pouvait reprendre.”

Le résumé

Emma Latour, archéologue, vit dans une petite rue très calme de Suresnes jusqu'au jour où son voisin, le célèbre astronome Bernard Morin, disparaît. Cette Rue si Tranquille cache de lourds secrets et Bernard Morin a une vie bien moins lisse qu'il ne le laissait paraître. Accompagnée d'Eric Massarina, Emma mène son enquête entre trahisons, meurtres et espionnage. Bravant les dangers, Emma réussira-t-elle à retrouver Bernard Morin ?

Mon avis

Dès le début de ma lecture, j'ai eu beaucoup de soucis à entrer dans l'histoire et ça a été de mal en pire. Malgré les problèmes que j'ai pu rencontrer, je voulais vraiment savoir ce que l'autrice avait voulu faire et comment est-ce qu'elle allait conclure. Avant d'aller plus loin, je tiens à préciser que ce n'est que mon avis et que même si la lecture ne m'a pas séduite, elle peut vous plaire.

Les romans à suspenses sont, selon moi, dans une catégorie bien à part puisque la moindre erreur peut briser toute une trame et ici, il y en a eu plusieurs. C'est pour cela qu'il n'y a pas beaucoup de thrillers que j'adore et que je pourrais lire jour et nuit.

Commençons par l'histoire. En ayant lu le livre en entier, je peux dire qu'il y a de bons éléments, mais qu'ils ont été étrangement mis en scène. Au départ, même si l'incipit nous donne une première pièce de l'intrigue et que le récit commence tout de suite avec l'enquête sur la disparition de Bernard Morin, j'ai trouvé cela si long ! Cet effet est dû au fait qu'Emma Latour passe un temps incroyable à mener son enquête seule avec des monologues intérieurs et des déductions que j'ai parfois trouvé trop assurée ou, aux contraires, si évidents. Je veux bien un personnage très intelligent à la Sherlock Holmes, mais là, c'était trop étrange pour moi. Certains indices pouvaient laisser paraître beaucoup d'autres choses, mais l'héroïne ne pensait qu'à une seule chose et c'était forcément celle à suivre.

Malgré le nombre de pistes initiales, peu ont vraiment été exploitées. Ce qui donne parfois un résultat assez expéditif.

De plus, je n'ai absolument pas réussi à m'attacher aux personnages. Je n'ai pas vraiment vu leur personnalité ou des individus bien distincts se mouvoir et donner vie à l'histoire. Ils étaient assez similaires et pas assez expressifs à mon goût.

Concernant le style de l'autrice, je n'ai pas été convaincue. Il est agréable jusqu'à un certain point. Il y a de nombreux passages qui ont été alourdis par des détails superflus et des informations répétitives. En plus de cela, peu de dialogues étaient naturels. La majorité d'entre eux tiennent plus de la rédaction que de l'oral.

Selon moi, le réel souci de cette histoire concerne les différentes voix du roman. Au total, il y en a trois, celle de l'héroïne qui lead la narration, celle d'un personnage tiers et celle du méchant. Pour le moment, pas de soucis. Là où tout se complique, c'est quand les voix secondaires donnent des informations capitales sur l'intrigue. Au bout des 50 premières pages, je connaissais déjà toute l'intrigue. Quel est l'intérêt ? C'est dommage puisqu'en utilisant les voix différemment, il aurait été facile de jouer avec le lecteur et d'approfondir certaines relations entre les personnages.

Comme vous l'aurez compris, ce roman est pour moi une grosse déception, mais vous pouvez toujours vous y essayer et vous faire votre propre avis.