Toutes Elle
Comme vous le savez, il est rarissime que je me tourne vers la littérature générale. La raison principale ? Ce genre me déprime. Impossible pour moi de ne pas pleurer ou de remettre toute ma vie en question, chose que je n'aime pas faire. Le roman de Caroline Amoretti m'a été proposé dans le cadre du prix des chroniqueurs #autoédition 2021, dont je suis jurée. Et puisque je rejette jamais une aventure, j'ai sauté le pas ! Pour connaître mon avis, il vous suffit de scroller.
Petit avertissement : ce livre parle de maladie et de la perte d'un enfant.
Un extrait
“Ici, les filles, j’ai compris les trois femmes qu’on était, trois femmes différentes que tout opposait. Trois femmes qui ont su trouver le courage de chercher chez l’autre ce qu’elle a de meilleur, qui ensemble sont devenues plus fortes, plus belles. Trois femmes qui ont toujours été la même, trois femmes qui ont toujours été toutes… Elle.“
Le résumé
Trois femmes.
Une Américaine, tout juste débarquée à Paris pour lancer son concept qui devrait révolutionner l’industrie du mariage… et deux Parisiennes. Les nouvelles voisines de Rose s’appellent Chloé et Isabelle. L’une vend du rêve dans une belle joaillerie du Ier arrondissement, l’autre est mariée avec trois enfants et une maison à la campagne.
Même adresse, même milieu, tout le reste les oppose.
Barricadées dans des vies bien établies, elles ne font que se croiser dans le hall d’entrée de leur bel immeuble de la rue de Passy.
Quand leurs fondations se fissurent et menacent de faire voler en éclat les apparences, des choix risqués vont s’imposer. Auront-elles les forces suffisantes pour accepter ce que le destin va leur proposer ?
ET SI LA VIE DES FEMMES ÉTAIT MIEUX EN VRAI ?
Toutes Elle, c’est aussi un roman de vie, un roman féminin qui amène à la réflexion sur des sujets aussi bateaux que vitaux : le choix des femmes entre carrière et maternité, la vie de famille et les piliers du mariage, l’ouverture sur l’autre, le désir d’avancer, la maladie, la résilience, l’amitié et la sororité.
Mon avis
Malgré mon initiale envie, ce roman ne m'a pas plu parce que je n'y ai pas reconnu la réalité actuelle. Cependant, ce livre, mettant en scène des femmes fortes qui se battent contre leurs propres démons, vaut le coup que j'en parle. Laissez-moi vous expliquer pourquoi !
Au départ, le résumé m'avait emballé : trois femmes aux situations différentes mais vivants dans le même immeuble. Un bon roman choral s'annonçait. C'est effectivement ce que l'autrice a proposé. Les différentes histoires évoluent et comme vous vous en doutez, le destin des trois femmes va s'entremêler. Tout y est : romance, volonté, entraide, malheur, bonheur. La réalité en toute somme, vous me direz.
C'est sur ce point que j'ai eu du mal. Le tableau peint par l'écrivaine n'est pas assez réaliste à mon goût. J'aurais été plus emballé de voir la diversité qui fait de la vie ce qu'elle est. Ici, nous n'avons que des couples hétéros et blancs. Je n'ai rien contre ça sur le principe, mais cela m'a ennuyé de voir un manque de variété sur l'ethnicité ou les amours qui sont pluriels.
Les différents personnages sont très bien décrits dans ce roman, ce qui est assez compliqué puisqu'il y en a beaucoup. Ils ont tous leur propre identité et leur évolution. Je trouve que l'autrice décrit avec justesse les sentiments, parfois confus ou contradictoires, des protagonistes ainsi que de leur entourage face aux aléas de la vie. Cela en devient poétique par moments. Il y a un moment crucial où Chloé, Isabelle et Rose se sentent perdues, elles qui pensaient contrôler leur destiné vont vite se rendre compte qu'elles ne peuvent pas gagner toutes les batailles. La force dont chacune va devoir faire preuve pour ne pas se laisser emporter par le courant est impressionnante.
Malgré tout cela, j'ai eu deux blocages. Le premier étant la question des enfants. J'adore les petits chérubins, mais dans cette lecture, j'ai eu l'impression qu'avoir un bébé était une étape cruciale et nécessaire à l'épanouissement d'une femme, ce qui n'est pas vrai pour tout le monde. Dans plusieurs cas, la résilience dont parle l'autrice se transforme à ne vivre qu'à travers ses enfants ou pour eux. Cette partie était bien trop unanime à mon goût.
L'autre aspect qui m'a embêté est le temps que les trois femmes prennent pour avoir leurs premières véritables conversations et la formation de leurs liens : 62 %. C'est à ce moment que tout "s'accélère". Je comprends que l'autrice doive placer le contexte, mais j'ai trouvé cela trop long pour que j'accroche.
Pourquoi est-ce que j'ai continué ma lecture dans ce cas ? C'est en grande partie grâce à la plume de l'écrivaine. La clarté et la poésie de son style m'ont poussé à continuer de suivre les aventures de ces femmes. Au départ, il n'y a "que" le point de vue des trois protagonistes, un par chapitre, puis celui de leur mari s'en mêle. J'ai bien aimé l'alternance des différentes prises de paroles. Mon seul petit hic serait l'apparition du point de vue de personnages tiers qui, selon moi, ralentissent la narration plus qu'autre chose.
L'histoire de ce roman est très belle et bien écrite, mais c'est le manque de diversité dans les personnages et leurs envies qui m'a refroidi durant ma lecture. Cela ne m'empêche pas de vous le recommander puisque je sais que mes exigences ne sont pas universelles et que ce touchant roman pourra plaire à de nombreuses personnes.
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Très intéressant ! Je l'ai pas mal vu passer sur booksta et m'interrogeais à son propos !