Blanc autour

Pour ma première lecture de l'année, j'ai décidé de partir sur la bande dessinée de Wilfrid Lupano, pour le scénario, et Stéphane Fert, pour les dessins. Ce livre était depuis sa sortie dans ma wishlist et je suis super contente d'avoir pu mettre la main dessus. À deux miettes du coup de cœur, j'ai lâché ma petite larme. Si vous souhaitez savoir pourquoi, selon moi, cet ouvrage devrait être donné à lire dès le collège, vous n'avez qu'à continuer !

Un extrait

“C'est pas contre vous, mademoiselle Crandall. Je veux bien apprendre Alexandre le Grand, "L'Iliade", Christophe Colomb, le Mayflower... Mais j'ai besoin de comprendre la différence entre un ignoble massacre et une conquête héroïque. Parce que je ne la voie pas mademoiselle. Je ne la voie pas.“

Le résumé

1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah.

La population blanche locale voit immédiatement cette "exception" comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d’une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l’école si la jeune Sarah reste admise.

Mon avis

Si vous n'avez jamais entendu parler de cette bande dessinée, c'est vraiment dommage, mais je vais remédier à cela. C'est très rare que je me pose sur ce genre que j'évite puisque je termine les ouvrages trop vite, ce qui n'est absolument pas rentable pour moi. Je vais rapidement vous prouver que cette BD est accessible à tous malgré la dureté de son sujet.

Comme le laisse présager le résumé, l'œuvre se base sur des éléments historiques et des personnes qui ont réellement existé. Je connaissais pas du tout ces faits et n'ayant que les connaissances de bases concernant la ségrégation aux États-Unis, je n'ai pas eu de mal à comprendre les différentes situations. L'histoire est très bien racontée et les extraits des écrits de Nat Turner sont correctement discernables du reste du récit.

Selon moi, le seul problème provient de la fin que j'ai trouvé un peu plate. J'aurais aimé en savoir plus sur les personnages que ce que l'auteur a décidé de nous montrer. Heureusement, après la bande dessinée, il y a un petit dossier reprenant certains grands faits ainsi que la biographie de personnages importants, comme Sarah par exemple.

Je ne connaissais pas cet illustrateur, mais je suis tout de suite tombée sous le charme. Ses dessins sont lyriques et vivants. Avec sa palette de couleurs, certains faits violents sont un peu moins choquants tout en faisant passer le message. La mort d'un personnage m'a particulièrement ému et les illustrations ont renforcé mes divers sentiments : tristesse, colère et fatigue de la bêtise humaine. J'ai hâte de voir ses prochaines réalisations !

La ségrégation, les insultes, les injustices et meurtres qui ont touchés la communauté noire sont des faits sensibles et compliqué à expliquer, notamment aux jeunes. Ici, cela est fait avec délicatesse sans pour autant minimiser ces atrocités. L'auteur et l'illustrateur ont fait un très beau travail sur cette bande dessinée pour rendre une partie de l'Histoire accessible.

Vous savez tout sur mon presque coup de cœur de ce début d'année. Encore une fois, je vous conseille cette BD que vous soyez jeune, âgé·e, connaisseur·euse ou non de cette histoire. Elle est lisible par tous.

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